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Boa c. amarali - Désinformation aux USA
Nom commun : boa d'Amaral ; boa à queue courte
Distribution area: sud-est de la Bolivie, sud et sud-ouest du Brésil
Longueur moyenne estimée d’une femelle adulte: Approximativement de 1m70 à 1m90 au Brésil ; de 1m90 à 2m20 en Bolivie
Taxonomic status: Sous-espèce reconnue par la CITES
Bolivie |
Brésil |
Désinformation aux USA |
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Les boas à queue courte du Brésil vivent dans les savanes de l'état de Sao Paulo et au Pantanal, qui est situé au sud de la Serra dos Parecis.
Cette région montagneuse centrale se situe à la frontière sud du bassin amazonien brésilien, qui est l'aire de distribution de Boa c. constrictor.
La Serra dos Parecis constitue une barrière naturelle qui ne peut être franchie par les boas. C'est en raison de cette barrière qu'il n'existe pas d'intergrades entre ces deux sous-espèces trouvées au Brésil.
Sao Paolo est entourée par une région montagneuse à l'intérieur de l'état : l'aire de distribution des boas à queue courte du Brésil est donc divisée par cette barrière naturelle. Par conséquent, Boa c. amarali y est largement isolé de ses cousins du Pantanal.
Les Amaralis du Brésil comptent parmi les boas constricteurs les moins colorés. Contrairement aux boas à queue courte de Bolivie, ils différent significativement de Boa c. constrictor.
Ce sont les boas d'Amaral de la région de Sao Paulo que l'on appelle les « silverbacks » dans la communauté des éleveurs en Europe. Cette appellation a été créée initialement aux Etats-Unis et était utilisée au début seulement pour désigner les spécimens gris clair (argentés). En Europe, cette appellation a été peu à peu étendue à tous les boas à queue courte de la région de Sao Paulo, en dépit du fait que la plupart de ces animaux sont davantage gris foncé ou bruns qu'argentés.
A notre connaissance, seule la forme de Sao Paulo du Boa c. amarali brésilien est maintenue en Europe. Pendant longtemps, la seule source européenne de ces animaux était la « souche danoise ».
Les boas à queue courte brésiliens de la région de Sao Paulo font partie des rares formes de Boa constrictor qui peuvent véritablement être identifiées à partir de leur seul aspect.
Il y a à cela plusieurs raisons :
1. L'origine de la « souche danoise » de Boa c. amarali de la région de Sao Paulo/Brazil est prouvée et l'aspect de ses représentants a été fréquemment documenté
2. L'aspect de ces boas est très particulier et typique
3. En 2003, nous avons eu la chance d'acquérir l'un des premiers Boa c. amarali légalement importés depuis une ferme de la région de São Paulo/Brazil. Ces boas à queue courte importés sont le portrait craché des spécimens de la souche danoise. Ceci prouve que l'aspect des boas de cette région varie peu.
1. Boa c. amarali de Bolivie américains versus Boa c. amarali du Brésil
Il est ainsi d'autant plus surprenant que, sur les sites internet américains, des boas à queue courte dont l'aspect ne laisse aucun doute sur le fait que leurs ancêtres viennent de la région de Sao Paulo/Brésil sont labellisés "Amaralis Boliviens".
Nous avons commencé à avoir des doutes au sujet des classifications faites par les éleveurs américains en 1999, et nous avons alors consulté Francis C. Vasquez, un herpétologue bolivien renommé, afin de clarifier ce problème. Dans la perspective d'un projet de préservation mis en place en collaboration avec plusieurs collègues, VASQUEZ avait collecté pas moins de 600 Boa c. amarali à différents endroits de la Bolivie. Pour cette raison, nous considérions qu'il était plus compétent sur la question que les éleveurs américains de Boa constrictor.
Nous avons donc demandé à Vasquez son avis sur des photos de ‘silverbacks’ issus de la souche danoise. Sa réponse a été qu'il n'avait jamais vu un amarali bolivien qui ressemblât aux boas représentés sur ces photos.
Cela n'est pas surprenant si l'on prend en considération le fait que les aires de distribution de São Paulo et de Bolivie sont éloignées de 1000 km. En outre, la frontière de la région de São Paulo est marquée vers l'intérieur par une chaîne de montagnes qui constitue une barrière naturelle et se trouve par là séparée des aires de distributions qui se trouvent à l'ouest.
Cela soulève la question de savoir pourquoi les boas à queue courte du Brésil sont communément labellisés « amaralis boliviens » aux Etats-Unis.
On trouve la réponse à cette question dans le livre de Vincent Russo : "The Complete Boa constrictor", au sein du chapitre consacré à l'histoire de l'élevage du boa c. amarali aux Etats-Unis. Selon ce livre, il est SUPPOSÉ que le mâle qui est à l'origine du stock d'amaralis nés en captivité aux Etats-Unis en 1986 faisait partie d'une cargaison d'environ 40 animaux importés de Bolivie en 1982, les spécimens de la cargaison ayant été ensuite dispersés dans le commerce animalier. La classification américaine des boas à queue courte comme Boa c. amarali de Bolivie repose donc sur une simple SUPPOSITION.
2. Boa c. amarali américains : des croisements entre boas à queue courte et boas à queue rouge
Bien sûr, la question se pose alors de savoir quels sont les serpents qui sont présentés sous l'appellation de Boa c. amarali du Brésil par les éleveurs américains, dès lors que les 'vrais' sont à tort rapportés à la Bolivie. Quand on clique sur des photos publiées sur internet, on tombe d'habitude sur des animaux qui présentent une coloration pâle et une queue rouge (!). Ces serpents sont labellisés 'Amarali du sud-Brésil' en dépit du fait qu'ils ne diffèrent que très peu (ou pas du tout) de Boa c. constrictor. Dans la plupart des cas, leurs queues sont d'ailleurs beaucoup trop longues pour des boas à queue courte.
La lignée reproduite par Lloyd Lemke (USA) jouit d'une popularité exceptionnelle. Aux Etats-Unis, ces « boas à queue courte brésiliens » ont acquis une réputation considérable. Malheureusement, les faits sont là : une classification fondée sur le comptage des écailles dorsales (qui a été réalisé, non pas par nous, mais par les experts américains Dennis Sargent et Jim Pomaville) a prouvé que ces animaux sont en réalité des Boa c. constrictor.
Comme on a pu le lire dans notre chapitre consacré à Boa c. longicauda, nous sommes plutôt critiques à l'égard du comptage des écailles et des ocelles parce que les valeurs standard sont admises sur la base d'un échantillon assez réduit de spécimens analysés, et certaines de ces spécifications ont déjà été réfutées.
Dans ce cas, cependant, nous n'avons pas la moindre raison de mettre en doute les affirmations de Sargent et de Pomaville, car l'occurrence de semblables boas à queue rouge pouvant être décrits comme des ‘Boa c. constrictor’ au sein de cette aire de distribution de Boa c. amarali serait aussi plausible que celle de visages pâles rouquins dans une tribu de nomades africains en plein coeur du Congo...
Un initié américain que nous ne pouvons pas nommer nous a mis dans la confidence : plusieurs éleveurs américains ont croisé des 'Amaralis sud américains' (c'est-à-dire Boa c. constrictor) avec des purs Boa c. amarali il y a quelques années. Ces pratiques résultaient d'une erreur à laquelle ils continuent de croire, mais avaient aussi pour but de faire un « lifting » aux boas à queue courte qui manquaient manifestement de couleurs. En conséquence, de nombreux croisements (Boa c. constrictor x Boa c. amarali) sont aujourd'hui commercialisés aux Etats-Unis. Les photos des portées produites par ces animaux présentent de merveilleux 'redtails' – certains avec des queues courtes et d'autres avec de longues queues, selon la prédominance des traits génétiques hérités (Boa c. amarali vs. Boa c. constrictor).
"Leurs queues les trahiront..."
Ainsi, de nombreux croisements Boa c. constrictor / Boa c. amarali se trouvent sur le marché aux Etats-Unis, mais aussi en Europe du fait des importations. Comme nous l'écrivions ci-dessus, les photos des portées produites par ces animaux présentent de merveilleux 'redtails' – certains avec des queues courtes et d'autres avec de longues queues, selon la prédominance des traits génétiques hérités (Boa c. amarali vs. Boa c. constrictor). Il est par conséquent prudent d'examiner soigneusement la longueur de la queue des prétendus bébés Boa c. amarali. Si elles diffèrent, nous conseillons de renoncer à acheter un des bébés !
Tel est le problème :
La coloration et la longueur de la queue des prétendus « Amaralis sud-brésiliens » américains prouvent que cette appellation est erronée et que leur commerce s'appuie sur de fausses informations.
Entre-temps, il est devenu presque impossible de trouver aux Etats-Unis des boas à queue courte qui ne possèdent pas de gènes de Boa c. constrictor ou des Boa c. amarali dont l'appellation est correcte.
Il convient de mentionner que certains éleveurs américains dénoncent depuis des années les inexactitudes décrites dans cette page. Ce n'est pas pour eux une partie de plaisir au « Pays de la Liberté » dans la mesure où les intérêts économiques d'importants vendeurs américains (qui ne tiennent pas à renoncer à leurs pratiques commerciales établies et rentables) y tiennent lieu de vérité.
Nous espérons que cette étude contribuera à ce que la désinformation qui a cours aux Etats-Unis ne se propage pas en Europe.